La pierre et le sabre d'Eiji Yoshikawa

Publié le par Brouillard

 

J'ai fini La pierre et le sabre d'Eiji Yoshikawa, ce premier tome du roman initiatique sur la vie des samouraïs, sur l'histoire du Japon du XVIIè siècle avec ses clans, ses batailles, ses affrontements, ses beuveries, ses aventures, ses mœurs... J'ai adoré ! 

 L'apprentissage de la philosophie du combat, du sabre n'est pas de tout repos et n'est pas accessible à tous, au premier regard. Se battre au sabre n'est pas qu'une question de force et de techniques (multiples, chaque famille aux quatre coins du Japon ont mis en oeuvre des techniques spécifiques qui ont fait leurs renommées et leurs fortunes). Les réputations des hommes, des femmes et des  familles sont fondamentales dans les vies des japonais et qu'ils doivent les reconquérir pour bénéficier d'un bon accueil et regard par leurs voisins, leur village. Tout est une question d'honneur, de dignité.

 Nous suivons le parcours de plusieurs personnages : les amis  d'enfance Matahachi et Musashi, deux jeunes hommes qui ont  ont pris part à la bataille é de se faire soldat dans l'objectif initial de devenir des samouraïs  comme leurs pères, mais dont la route vers leur idéal est plus ardue qu'ils ne l'envisageaient et semée d'embûches sentimentales, philiosophiques, artistiques, techniques. Parallèlement à leurs destins, on suit aussi les vies des femmes Otsu, ancienne fiancée de Matahachi et Osugi, la mère de Matahachi qui va s'avérer être la plus acharnée des ennemis de Musashi. Deux autres personnages vont aussi participer aux méandres des autres personnages : Akemi et Jotaru. 

Tant l'écriture de l'auteur que les personnages, le récit, les différentes étapes de l'aventure du personnage de Takezo/Musashi, ses doutes, ses questions, ses victoires et ses défaites, ses apprentissages philosophiques, humains, ses croyances, sa volonté de survivre et se battre, le sang qui coule pour sauver sa vie ou pour se forger son art, tout ces éléments rendent attractifs ce récit de 857 pages. Aussi bien au contact de la ville que de la nature, avec des retraites dans des temples, Musashi affine son intellect, son regard, son affect, tisse une générosité qui ne semblait pas présente lors de sa rebellion de jeunesse. Les descriptions sont poétiques, colorées, vivantes, animées, fournies aussi bien celles de la nature, des façons de vivre, des brutalités de la vie des femmes, du pouvoir, des combats. C'est magnifiquement orchestré, documenté, fluide. Le plus dur réside dans la lecture des noms des protagonistes.

4ème de couverture : "Le sabre perça l'air avec le bruit sec d'une corde d'arc, et un cri foudroyant remplit l'espace vide...
Un énorme soleil rouge jaillit en flammes au-dessus du Higashiyama... Fasciné, vibrant de vie, Musashi le regardait monter...
Son sang parut sur le point de jaillir de ses pores. On eût dit le diable même, surgi de l'enfer."

Dans le Japon du XVIIe siècle, Miyamoto Musashi, jeune homme fougueux, n'aspire qu'à se battre. Recherché dans tout le pays, il est recueilli par un moine et n'a bientôt plus qu'un but : tendre à la perfection grâce aux arts martiaux.
Son sabre sera désormais serviteur du bien. Il ira de combats en conquêtes à la recherche d'amour et de sagesse, épaulé par le chant de sa tendre Otsu.
Un grand classique du récit initiatique qui marie amour, aventure et quête de soi.

 

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